Douleurs aiguës et douleurs chroniques remplissent des fonctions différentes en ce qui concerne la mise en alerte du cerveau.
|
La douleur est un signal d'alarme qui indique au cerveau un dysfonctionnement et permet la réaction appropriée. |
Douleur aiguë
Intense et très pénible, elle signale une menace immédiate et potentiellement grave.
Exemple : Traumatisme tel que brûlure ou blessure.
Douleur chronique
Sourde et lancinante, elle rend sensible au toucher la région concernée.
Elle signale un dommage qui vient de se produire ou qui perdure.
Exemple : Elle peut indiquer un dysfonctionnement ou une maladie. Les maux de tête et de dos entrent dans cette catégorie.
Douleur aiguë et douleur chronique diffèrent aussi par leur mode de transmission, soit au cerveau, soit par celui-ci.
- La douleur aiguë circule par les fibres entourées d'une gaine de myéline, sorte de substance grasse isolante.
Les impulsions nerveuses, sur ces fibres, avancent à grande vitesse: environ 10 mètres par seconde.
- La douleur chronique circule le long des fibres qui n'ont pas de gaine de myéline et transmettent plus lentement au corps les impulsions nerveuses : envron 1 mètre par seconde, dix fois plus lentement que lors d'une douleur aiguë.
On trouve généralement les fibres sans gaine de myéline dans les tissus internes profonds.
Les récepteurs de la douleur fonctionnent suivant le principe du "tout ou rien" : stimulés au-delà d'un certain seuil, ils transmettent un message de douleur, en deçà, ils ne transmettent rien.
L'intensité de la douleur varie non pas en fonction des signaux eux-mêmes, mais selon le nombre et la fréquence des messages captés par le cerveau.
Par ailleurs, un message lancé peut ne pas atteindre le cerveau, dans la mesure où s'intercalent entre les récepteurs et le cortex cérébral trois jonctions, ou "portes", qui peuvent rester "fermées".
Située dans la moelle épinière, la première jonction fonctionne à la manière d'une porte qui ne peut laisser passer qu'un nombre limité de signaux.
Dans le cas où ceux-ci se présentent en trop grand nombre à la porte, priorité est donnée aux fibres avec gaine de myéline, les plus rapides, tandis que les signaux véhiculés par les fibres sans gaine de myéline, les plus lentes, sont retenus.
La première vague de douleur aiguë étant passée, les messages portés par les fibres sans gaine de myéline peuvent franchir la porte à leur tour.
Dans le cerveau, les autres portes fonctionnent différemment : elles sont sensibles à des analgésiques produits par l'organisme les endorphines, qui suppriment ou bloquent la douleur.
|